Ca se passe à Montepuccio, une province du sud de l'Italie. On imagine la Sicile avec ses traditions fortes, son soleil de plomb et ses senteurs parfumées. Dans ce décor, plusieurs générations de Scorta vont vivre et mourir : chaque membre de la famille joue un rôle important dans cette lignée, évidemment, chacun traversera des épisodes tragiques mais cela est le lot des Scorta, c'est probablement ce qui soude cette famille. L'histoire est entrecoupée par un monologue de Carmela, la pierre angulaire de la famille. Elle revient sur sa vie, sur les Scorta, sur Montepuccio.
L'alternance entre récit descriptif et monologue découpe le roman en tranches de vies ce qui permet de recentrer l'histoire sur le personnage concerné. Le ton est lourd, on sent l'écrasant poids de la chaleur, l'air étouffant des terres lombardes, le parfum des oliviers. Sans vraiment rentrer dans la description, on imagine très bien l'atmosphère, le paysage, les complots, les messes basses. C'est un village où l'on n'aime pas les histoires et encore moins les étrangers. Le curé joue un rôle crucial dans le fonctionnement de cette micro-société, à condition qu'il soit à la hauteur des habitants, bien sûr... Laurent Gaudé affectionne le thème des secrets de familles, des malédictions des lignées, ici, pour son troisième opus, il ne déroge pas à sa thématique. J'ai acheté ce livre à l'aéroport de Paris, juste avant d'embarquer pour Ouaga. Je dois dire qu'après quelques pages, je regrettais déjà mon choix... Au fil des pages je suis finalement bien rentré dans l'histoire et me suis laissé complètement porté par les personnages. Un livre à lire sans préjugés, simplement, comme ca. Laurent Gaudé est pour moi une vraie bonne surprise - pour preuve, je me suis empressé d'acheter La Mort du Roi Tsongor, son deuxième roman.
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