C’est la crise, les recettes fiscales baissent. Du coup, au conseil général du Var, on efface les effluves du printemps, en sucrant quelques classes vertes. Sur 125 séjours initialement prévus, 45 seulement ont été maintenus. «Nous avons recentré nos choix sur nos compétences, comme la solidarité, la santé, et nous avons revu à la baisse tout ce qui est facultatif», a déclaré le responsable de la communication du département. Du coup, l’office départemental d’éducation et de loisirs (Odel) percevra 20 % de subventions en moins par rapport à l’année dernière. Le conseil général fait savoir que ça l’énerve qu’on le pointe du doigt : «On a dit que c’était nous qui supprimions les classes vertes. C’est l’Odel qui a fait le choix qu’il a envie de faire.»
Pourtant, «les dossiers étaient préparés depuis septembre. Au dernier moment, on vous dit non. Tout le monde se préparait à partir, il y avait beaucoup de déception», explique cette adjointe aux affaires scolaires d’un village varois.
Une responsable de parents d’élèves surenchérit : «Faire des économies avec les enfants, c’est un peu petit. Cela m’a semblé malsain.» Ces séjours ont des vertus «pédagogiques», répètent organisateurs et participants. Les classes vertes sont pour certains enfants l’unique occasion de partir en vacances. Ici, une enseignante a pris les devants. Depuis deux ans, elle a troqué la classe de neige pour une classe de voile, moins longue, moins chère.
Dans cet autre village, les enfants ont écrit une lettre au conseil général pour défendre leur bout de gras et la mairie a versé son écot. La classe verte a été maintenue. «On a réussi à faire partir nos enfants», dit une mère. Mais l’institutrice qui a sauvé son séjour ne souhaite pas s’exprimer. Elle a peur de «trop en dire», et qu’après «ça fasse désordre par rapport à ceux qui ne partent pas».
Plusieurs communes varoises se sont substituées au conseil général. Comme Toulon, Hyères ou Carqueiranne. D’autres n’ont pas eu cette chance. «Pour des villages nombreux dans le département, payer 3 000 ou 4 000 euros, c’est beaucoup», explique le responsable de l’Odel. Dans le futur, il pense imaginer des séjours scolaires moins longs, mais pas des classes vertes au rabais, pour préserver la qualité. «On ne va pas se laisser abattre, on en a vu d’autres», conclut-il.
[Libération.fr - Didier Arnaud]
2 commentaires:
Moi j'en connais qui sont partis à Venise... ca doit être le Var d'en haut :)
Petit con...
On a aucune aide du conseil général, c'est le collège qui paie un petit peu et le reste pour les parents...
Et les profs n'ont aucune prime, même pas un café payé...
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